La surveillance d'un mouvement de terrain peut être réalisée au travers la mise en place de nombreux capteurs : GPS (GNSS), tachéomètre, piézomètre, sonde chimique, extensomètre, inclinomètre, géophysique, station météorologique,...
Le suivi GPS est principalement utilisé pour le suivi de déformations lentes. Il est particulièrement adapté aux glissements de grande ampleur présentant des difficultés d'accès. La photo suivante présente un dispositif GPS autonome (alimentation par panneau solaire), actuellement utilisé pour étudier la déformation de versant.
Le suivi tachéométrique est utilisé pour tout type de mouvement : suivi de glissement de terrain, suivi de la stabilité de massifs rocheux, suivi de déformation d'un versant... Il propose une mesure fine des déplacements : un dispositif d'alerte en "temps réel" peut également être implémenté à la demande du client. Le principe est d'installer une base fixe avec l'appareil de mesure et des miroirs sur la masse en mouvement : un mouvement relatif est alors mesuré. Cette mesure peut être réalisée manuellement ou automatiquement. La photo suivante présente un tachéomètre automatique sur le toit d'immeuble, utilisé dans ce cas pour suivre un important glissement de terrain.
Le suivi piézométrique est utilisé afin d'étudier les variations du toit d'une nappe phréatique. Il permet de déterminer les différents états de la nappe (notamment le niveau des plus hautes eaux). Ces différents niveaux d’eau mesurés permettent d’étudier et de modéliser plus précisément les différents états de stabilité d’un glissement de terrain. Cette mesure peut être réalisée manuellement ou automatiquement. La photo suivante présente une sonde piézométrique à acquisition automatique.
Le suivi chimique des eaux est utilisé pour étudier les variations chimiques de l'eau au sein d'un piézomètre ou au niveau d'une source. Une variation de la chimie des eaux peut indiquer la présence de plusieurs nappes d'eau en interaction ou encore un régime hydrogéologique spécifique... La figure suivante présente les variations de la profondeur du toit de la nappe et de la conductivité au cours du temps au sein d'un tube piézométrique.
Le suivi extensométrique est utilisé afin d'étudier l'activité des ouvertures les fissurations affectant le sol (fentes de tension, cicatrice d'arrachement...) mais également les déplacements dans le cas de suivi d'instabilité de blocs rocheux. La photo suivante présente un extensométre laser logé dans un boitier de caméra (pour sa protection) visant des blocs rocheux à l'étude.
Le suivi inclinométrique est utilisé afin de déterminer la profondeur de la surface de rupture ainsi que son activité (et donc l'activité du glissement en lui même). Cette mesure peut être réalisée manuellement ou automatiquement. La figure suivante présente les courbes d'un suivi inclinométrique manuel. Ce graphique nous renseigne sur la profondeur de la surface de cisaillement du glissement de terrain et son temps de réaction vis-à-vis des évènements pluvieux.
Une géohysique électrique "simple" permet dans un premier temps de déterminer les interfaces géologiques et les conditions hydrogéologiques du site (circulations d'eau préférentielles, nappe phréatique, gradiant hydraulique...). La mise en place d'un suivi en géophysique électrique permet, à l'instar d'un suivi piézométrique, de caractériser l'évolution des circulations d'eau dans le sol. L'avantage ici est qu'une image 2D est obtenue, on obtient donc une meilleur connaissance spatiale des processus hydrogéologiques en vigueur. Dans le cadre de la modélisation d’un glissement de terrain, l’analyse de ces variations temporelles et spatiales d’eau dans le sol, permettent notamment de mieux appréhender les différents états de stabilité des masses en mouvement ou potentiellement en mouvement.. La figure suivante présente un suivi géophysique électrique temporel sur un glissement de terrain. Les variations de couleur indiquent des variations géoélectriques et donc les variations de teneur en eau au sein du massif.
Le suivi météorologique est utilisé en complément de tous les autres outils. L'estimation de la précipitation sur un site permet, en corrélation avec un suivi piézométrique et/ou géophysique et/ou géotechnique, de comprendre les interactions entre la pluviométrie, les réactions hydrogéologiques (notions de bassin versant hydrogéologique, vidange karstique, temps de réaction de la nappe, temps de chargement et de déchargement...) et la cinétique d'un glissement. Il permet également de mettre en place un système d'alerte "prédictif" du glissement de terrain. La photo suivante présente une station météo installée au sommet d'un glissement de grande ampleur afin d'étudier la pluviométrie locale. La 2e figure présente un suivi météorologique couplé à un suivi de nappe phréatique.